Histoire administrative / notice biographique : Jack Beder est né le 14 mars 1910 à Opatow, petit village polonais à l’importante communauté juive, aujourd’hui disparu. Ce village se trouvait autrefois au nord-est de Cracovie. Beder est le second des cinq enfants de Moishe Melech et de Chana Pearl, propriétaires d’une petite boulangerie héritée de ses grands-parents paternels. La famille demeure dans une pièce située à l’arrière du commerce familiale.
Influencé par les décorations de la synagogue, Beder développe très tôt son goût pour l’art. Il se spécialise bientôt dans la création d’affiches. En 1925, le père de Jack Beder décide d’immigrer au Canada, espérant que sa famille pourra l’y retrouver. Entre temps, il obtient un poste d’apprenti pour son fils auprès d’un fabriquant d’affiches de Varsovie.
Jack Beder rejoint son père à Montréal l’année suivante. Il a 16 ans. Beder entre à l’École des Beaux-Arts de Montréal en 1929 pour y suivre des classes du soir en dessin. Il y reste cinq ans, ajoutant bientôt à ses cours du soir des séances matinales à ses cours du soir. Déjà, Beder s’intéresse aux paysages urbains de sa nouvelle ville d’adoption. Les rues de Montréal influenceront l’ensemble de la carrière artistique de Beder, bien plus que ses antécédents de jeune Juif polonais. Il puise également son inspiration du côté de peintres canadiens qu’il admire, comme James Wilson Morrice, qu’il considère comme le plus grand.
Beder ajoutera à ses paysages urbains des scènes puisées à même ses longues soirées passées dans les cafés de la « Main » et des rues avoisinantes. L’intérieur rejoint l’extérieur dans la description sans jugement de ces scènes de la vie quotidienne des quartiers populaires de Montréal. Peintres et critiques se surprendront à visiter ces endroits afin d’y retrouver l’ambiance des toiles de Jack Beder.
À partir de 1931, Jack Beder participe à plusieurs expositions à travers le Canada, de Halifax à Victoria, en passant par Saint-John, Fredericton, Sackville, Yarmouth, Sydney, Charlottetown, Montréal, Ottawa, Toronto, Kingston, Hamilton, St-Catherines, London, Windsor, Winnipeg, Calgary, Edmonton, Kelowna et Vancouver. Beder y expose ses scènes de la vie urbaine montréalaise ainsi que plusieurs œuvres produites lors de ses excursions à Québec, au Lac Saint-Jean, en Gaspésie et dans les Maritimes qu’il affectionne particulièrement.
Enthousiasmé par le Symposium international de Sculpture de Montréal en 1964, Beder décide à son tour de se lancer dans la sculpture. Il y travaille quasi exclusivement pendant les 5 années suivantes, au cours desquelles il expose ses œuvres à deux reprises à la Galerie Martin de Montréal, en 1966 et 1967.
L’œuvre de Jack Beder est représentée dans plusieurs collections permanentes, dont celles de la London Art Gallery, du Musée d’art de Joliette, de la Banque Royale du Canada et de l’université Concordia à Montréal, ainsi que dans des dizaines de collections privées à travers le Canada.
De l’union de Jack et Kathie Beder en 1935 sont nés un fils, né en 1940, et une fille, née en 1944. Jack Beder est décédé en 1987 à l’âge de 77 ans. |