Fonds Gaspé Copper Mines | Dates : [ca 1950]-2003 | Genre de documents : Env. 15188 photographies. - env. 1968 négatifs. - env. 424 diapositives. - 88 plans. - 0,46 m de documents textuels. - 192 vidéocassettes. - 12 bobines de film. - 36 disquettes. - 1 ruban sonore. - 160 microfiches. | Portée et contenu : Le fonds renseigne sur les installations, les équipements et procédés utilisés pour l'exploitation du cuivre à Murdochville entre les années 1950 et 2000. Il donne également un aperçu des conditions de travail des employés: conventions collectives, grèves, programmes de reconnaissance, formations, et activités sociales.
Le fonds témoigne de l'histoire d'une ville dont l'économie a reposé, pendant cinquante ans, sur l'extraction, la transformation et le transport du minerai. Il donne un aperçu des édifices, des infrastructures et des activités sportives dont bénéficie la population. L'importance de la compagnie se fait également sentir par le soutien financier accordé à des organismes du milieu.
La Gaspé Copper Mines, filiale de la Noranda, constitue l'une des plus importantes entreprises de l'histoire gaspésienne. Les événements marquants de son histoire sont soulignés par des cérémonies auxquelles assistent des personnalités de la région, notamment des politiciens tels que Camille-Eugène Pouliot, Gérard D. Lévesque ou Guy Lelièvre.
Le fonds d'archives est essentiellement composé de photographies, dont plusieurs ont été réalisées par des professionnels. Les clichés d'Albert Cassidy possèdent une valeur particulière pour la région de Gaspé. Elles constituent quelques-unes des rares traces de son travail artistique.
Le fonds contient également de nombreux documents audio-visuels servant à la formation de la main d'oeuvre. Le fonds renferme finalement des rapports d'inspection, des plans, des dessins techniques, des microfiches et des certificats de mérite. | Cote assigné par le centre d'archives : P223 | Histoire administrative / notice biographique : LA DÉCOUVERTE
En 1909, Alfred Miller de Sunny Bank découvre des roches renfermant du cuivre dans la rivière York. En 1921, il organise une expédition pour trouver la source de ce minerai. Accompagné de ses frères, il remonte la rivière et explore les environs du Lac York. Sur les flancs d'une montagne, aujourd'hui appelée Mont Copper, les frères Miller aperçoivent alors une faible lueur verte révélant la présence du minerai.
Dans les années qui suivent, les frères Miller effectuent les travaux requis afin de conserver leurs "claims". Ils ont cependant de la difficulté à trouver des investisseurs. En 1938, la compagnie Noranda se montre intéressée par le gisement. Après avoir effectué des premiers travaux de forage, les opérations sont suspendues pendant la guerre.
L'EXPLOITATION DU CUIVRE
Une fois le conflit terminé, les travaux reprennent et confirment la présence d'une quantité importante de minerai. Le prix du cuivre étant très élevé, la compagnie donne le feu vert à l'exploitation du gisement. On crée alors la Gaspé Copper mines, une filiale de la compagnie Noranda.
En 1951, une firme d'ingénieur est mandatée pour l'élaboration des plans d'aménagement d'une ville entièrement neuve, et ce, en plein coeur du massif gaspésien. Baptisée Murdochville, elle rappelle le nom du président de la compagnie Noranda, James Y. Murdoch.
À l'origine, le cuivre est exploité dans des mines souterraines et à ciel ouvert. Une fois extrait, le minerai est concassé et envoyé au concentrateur. Appelé familièrement le "moulin", celui-ci broie et transforme le minerai en une fine poudre. Par la suite, les concentrés de cuivre sont transformés en anodes à l'usine de smeltage (fonderie). Les anodes de cuivre sont camionnées, soit à la gare terminus de Gaspé, soit au quai de Mont-Louis. À Montréal-Est, elles sont finalement raffinées par la Canadian Copper Refiner.
Le concentrateur n'étant pas utilisé à pleine capacité, la compagnie Noranda achète du minerais en provenance de Terre-Neuve. Par bateau, le minerai est déchargé au port de Sandy Beach, à Gaspé, et acheminé par camion jusqu'à Murdochville. Avec une capacité de 5 440 tonnes métriques, le concentrateur de Murdochville occupe le second rang à l'échelle canadienne.
En 1973, la compagnie construit un deuxième concentrateur et une usine d'acide sulfurique. À ces installations, s'ajoutent des réservoirs de stockage au port de Sandy Beach, à partir duquel est acheminé l'acide sulfurique vers la côte est américaine.
LA GRÈVE DE MURDOCHVILLE
À partir de 1952, les employés de la Gaspé Copper Mines entament une démarche de reconnaissance syndicale. Ils se heurtent toutefois à l'opposition des dirigeants de la compagnie. En 1957, à la suite du congédiement du président du syndicat, les ouvriers déclenchent une grève. Leur droit de grève n'ayant pas été reconnu, la police provinciale est dépêchée sur les lieux.
D'une durée de sept mois, l'événement est marqué par certains actes de violences: dynamitages des installations de la compagnie, menaces, affrontements entre policiers, grévistes et briseurs de grèves. Soulignons que la province de Québec est alors dirigée par Maurice Duplessis, dont le gouvernement n'est guère favorable au syndicalisme.
La grève de Murdochville marquera l'histoire du Québec par l'organisation de manifestations d'appuis aux grévistes. Plusieurs personnalités viendront y dénoncer le régime de Duplessis: par exemple, Jean Marchand, Louis Laberge, Michel Chartrand, Pierre Elliot Trudeau, etc. Si la grève n'a pas donné les résultats escomptés par les travailleurs, l'événement aura néanmoins marqué l'histoire du syndicalisme québécois.
LA VILLE ET LA RÉGION
Avec l'exploitation du cuivre, Murdochville se développe de manière spectaculaire. Située à l'intérieur du territoire, isolée, elle se dote d'une vaste gamme de services qui font l'envie de plusieurs municipalités: golf, centre de ski, hôpital, cinéma, centre récréatif, journal, etc. Au cours des années 1970, sa population atteint près de 5000 personnes. Et c'est sans compter les travailleurs qui effectuent quotidiennement la navette à partir des villages du littoral.
À l'échelle régionale, l'exploitation du cuivre de Murdochville par la compagnie Noranda, appuyée par d'importants investissements du gouvernement du Québec, joue un rôle majeur dans l'économie gaspésienne de l'après-guerre. En fournissant des emplois bien rémunérés, elle contribue à freiner l'exode de la population vers les grands centres.
LA FERMETURE
En 1999, Gaspé Copper mines, devenu Mines Gaspé, suspend la production et ferme la mine. Durant cette période, le prix du cuivre s'effondre et la fonderie enregistre successivement des pertes. En 2002, la compagnie Noranda met définitivement fin à ses activités à Murdochville.
En 2003, un comité de relance est mis sur pied afin de relancer l'économie de la ville. Après cinquante années centrées sur l'exploitation minière, l'accent est mis sur les énergies renouvelables et l'écotourisme. | Point d'accès / provenance : Gaspé Copper Mines. - Mines Gaspé. | Numéro d'identification du fonds ou de la collection assigné par l'établissement : P223 | URL fonds : Lien | Nom du centre d'archives : Musée de la Gaspésie | Historique de la conservation : Quelques documents ont d'abord été donnés par Serge Marquis (1997), Lionel Gleeton (2004) et Keith Adams (2008). La majeure partie des documents ont été remis au Musée de la Gaspésie par monsieur Hugues Laflamme, représentant de Xstrata Copper, en 2009. | Restrictions régissant l’accès : Aucune restriction | Restrictions régissant la reproduction : Selon les lois et normes en vigueur | Restrictions régissant la publication : Selon les lois et normes en vigueur | Langue de description : Français | Langue des documents : Français et anglais | Disponibilité d’un instrument de recherche : Jeannot Bourdages, "Inventaire sommaire du Fonds Gaspé Copper Mines (P223)", Gaspé, Musée de la Gaspésie, 2009, 14 pages. | Notes : Cette filiale de la compagnie Noranda a également porté le nom de "Minéraux Noranda, division Mines Gaspé". | Édition et responsabilité :
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