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Fonds Sœur Françoise Simard | Dates : 1851-2012 | Genre de documents : 0,72 m. de documents textuels. - 6 timbres. - 519 photographies. - 8 positifs. - 290 négatifs. - 1 diapositive. - 242 reliques | Portée et contenu : Le fonds Sœur Françoise Simard (Sœur Marie du Bon-Conseil) témoigne de ses valeurs, ses implications et ses réalisations qui sont en lien avec la Congrégation des Sœurs Notre-Dame du Bon-Conseil. Il permet de reconstituer une partie de sa vie professionnelle au sein de la Congrégation. Il permet également d’attester que Sœur Françoise Simard (Sœur Marie du Bon-Conseil) a joué un rôle décisif dans l’amélioration du système d’éducation dans les régions éloignées. Par son travail acharné et, malgré une santé parfois fragile, Sœur Françoise Simard (Sœur Marie du Bon-Conseil) a tenté d’inspirer l’ardeur à la tâche, la piété et l’importance de donner une meilleure éducation aux jeunes enfants.
Le fonds est intéressant pour les chercheurs qui désirent en apprendre davantage sur l’histoire de la religion catholique et sur l’éducation vers la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle dans la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean. Il permet de saisir l’importance que Sœur Françoise Simard (Sœur Marie du Bon-Conseil) a eue sur l’accès à l’éducation pour de nombreux enfants des différentes paroisses du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte Nord ainsi qu'à l'international tel qu'en Afrique et au Chili. Le fonds permet de comprendre les efforts et le travail effectués par Sœur Françoise Simard (Sœur Marie du Bon-Conseil) pour tenter de perpétuer la mission éducative de la Congrégation.
Le fonds est constitué principalement de correspondances professionnelles adressées à et/ou rédigées par Sœur Françoise Simard (Sœur Marie du Bon-Conseil) durant et après son mandat comme supérieure générale de la Congrégation. Le fonds contient également des textes, des prières et des citations, rédigés par Sœur Françoise Simard (Sœur Marie du Bon-Conseil). Le fonds contient aussi des coupures de presse provenant de divers journaux faisant ses éloges lors de son décès. Il y a également des photographies. | Cote assigné par le centre d'archives : ASNDBC-P010 | Histoire administrative / notice biographique : Françoise Simard (Sœur Marie du Bon-Conseil) est la fondatrice, avec Monseigneur (Mgr) Michel-Thomas Labrecque, de la Congrégation des Sœurs Notre-Dame du Bon-Conseil de Chicoutimi. Elle administre la Communauté pendant 24 ans, soit de sa fondation, en 1894 jusqu'en 1918. Elle a contribué au développement de l'éducation dans les écoles paroissiales de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ainsi qu'à la formation pédagogique des enseignantes. Son rayonnement s'est étendu jusqu'au Chili et en Afrique.
Françoise Simard (Sœur Marie du Bon-Conseil) est née le 18 janvier 1851 à Saint-Alphonse de Bagotville à La Baie au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Elle vient d'une famille de 13 enfants. Elle est la quatrième enfant d’Hyppolite Simard, cultivateur et de Dosithée Simard. Son père est né à Saint-Urbain et sa mère, à Baie-Saint-Paul. Ils sont tous les deux originaires de Charlevoix. Ils ont été mariés le 18 février 1846 par le père Jean-Baptiste Honorat, prêtre missionnaire Oblats de Marie-Immaculée. Saint-Alphonse existait seulement depuis 3 ans, l'église paroissiale n'était pas encore construite. Les gens devaient se déplacer à l'église de Saint-Alexis de Grande-Baie pour recevoir les sacrements. Soeur Françoise Simard a été baptisée le 19 janvier 1851, le lendemain de sa naissance, à Saint-Alexis de Grande-Baie, par l’abbé Eugène Cauvin, prêtre missionnaire Oblats de Marie-Immaculée à cette époque. Son parrain était Cléophe Simard et sa marraine, Zoé Simard. Le 16 juin 1861, à l'âge de dix ans, Soeur Françoise Simard fait sa première communion et en 1864, elle reçut le sacrement de la confirmation par Mgr Charles-François Baillargeon, archevêque de Québec, qui était en visite pastorale au Saguenay à cette période.
«De santé plutôt délicate, l'enfant fut pendant longtemps l'objet des soins minutieux et des attentions particulières de la bonne maman.»
La formation académique de Françoise Simard a été de courte durée. Ses parents n'étaient pas assez fortunés pour l'envoyer dans un pensionnat. Elle a fréquenté l’école primaire de sa paroisse seulement. Par contre, elle a eu d'excellents instituteurs. «Marcel Côté fut son premier professeur. Mademoiselle Maria Gauthier dit Larouche lui succéda et, après un an d'enseignement à Saint-Alphonse, elle entra chez les Dames Ursulines de Québec. [...] eut ensuite pour maître monsieur Elzéar Ouellet, professeur distingué et émérite, ancien élève de l'École normale de Laval, qui avait une manière exceptionnellement pédagogique et efficace d'enseigner les mathématiques, le français et l'histoire.» «Celui-ci témoigne qu'à sa sortie de l'école, Françoise pouvait se mesurer avec les aspirants au brevet et en avait la capacité. Mais, elle ne se présente pas aux examens.» De plus, en 1864, à l'âge de 13 ans, des problèmes de santé l’obligèrent à interrompre ses études. Elle demeura au foyer paternel et participa aux travaux ménagers (couture, tricots, crochets, etc.) et agricole avec sa famille de 1864 à 1874.
Selon la tradition orale, un jeune homme se nommant Ursin Gobeil, aurait aspiré à gagner le cœur de la jeune Françoise, mais sans succès. Ne sachant pas quoi faire de sa vie, Françoise confia ses inquiétudes à l'abbé du village. Il lui conseilla de faire un essai à la vie religieuse pour savoir si elle avait la vocation.
Le 23 août 1874, à l'âge de 23 ans, Françoise Simard fait son entrée chez les Sœurs du Bon-Pasteur de Québec en même temps que sa sœur Olympe. Cette dernière quitte le noviciat le 13 novembre suivant, mais Françoise revêt l'habit le 6 novembre 1875. Son nom de religieuse était Sœur Marie-de-Saint-François-Régis. Elle y passe près de deux ans comme novice où elle s'initie à la vie religieuse et perfectionne sa formation scolaire. Le 21 juin 1876, à la vieille de s'engager comme professe, elle doit retourner chez ses parents en raison de son mauvais état de santé (hémorragies pulmonaires). Le pronostic de survie était très défavorable mais, à la surprise de tous, elle va se rétablir.
Les Sœurs Grises de la Charité de l'Hôpital Général de Montréal
Le désir de la vie religieuse n'a pas abandonné la jeune femme. Après un an de convalescence, le 19 octobre 1877, elle entre chez les Sœurs Grises de la Charité de Montréal pensant être assez rétabli. Elle est admise au noviciat le 30 octobre 1877. Elle s’épuise rapidement et elle doit une fois de plus, retourner chez ses parents le 24 mai 1878.
Au service de l'abbé Pierre-Hubert Beaudet
Françoise reste fidèle aux exercices de piété dont elle a pris l'habitude et mène une vie active auprès de ses parents dans la paroisse de Saint-Alphonse. Le curé du village, l’abbé Pierre-Hubert Beaudet l'a remarque et l'invite à s'occuper du presbytère en qualité de ménagère. En 1880, elle suit l’abbé Pierre-Hubert Beaudet qui a été nommé curé de la paroisse de Baie-Saint-Paul et responsable des missions de Saint-Placide et de Saint-Cassien. «Cette paroisse compte, en 1881, une population de 3732 personnes [...] elle est assez populeuse pour requérir les services d'un vicaire. Les abbés Joseph-Georges Paradis, J.-A. Tremblay, Louis et Mathias Tremblay exerceront cette fonction durant le séjour de Françoise [...]» Le dynamisme de la ville va lui permettre de rencontrer les évêques et les prêtres de passage au presbytère. C'est également dans ce lieu que Mgr Dominique Racine ordonne les abbés Ovide Larouche, Joseph Renaud et Eugène Lapointe le 1er août 1886. L'abbé Pierre-Hubert Beaudet décède subitement dans son confessionnal le 31 mai 1888 à l'âge de 52 ans. Dans son testament, l'abbé Pierre-Hubert Beaudet bénéficie Françoise Simard d'une rente viagère. Elle restera en poste deux ans après le décès de ce dernier, pour rendre service au prêtre desservant, Mathias Tremblay. L'abbé Ambroise Fafard entre en poste en octobre 1889.
Françoise Simard est âgée de 39 ans lorsqu'elle retourne vivre dans sa famille. Elle s'installe à Sainte-Anne de Chicoutimi (aujourd'hui Chicoutimi-Nord) chez sa sœur Olympe, mariée à Cléophe Brassard. Elle y prend soin de ses parents qui y demeurent également. Elle apporte une aide précieuse à sa soeur dans les divers travaux à effectuer. En septembre 1892, elle enseigne à l'école de Saint-Fulgence. Elle y sera pendant un an. Après l'année solaire, elle retourne à Sainte-Anne auprès de sa famille.
Mise en place de la Congrégation des Sœurs Notre-Dame du Bon-Conseil
C’est en 1894 que Mgr Michel-Thomas Labrecque, nouvel évêque du diocèse de Chicoutimi et administrateur apostolique de la préfecture apostolique du Golfe Saint-Laurent, projette de créer une Congrégation de religieuses destinée à l’enseignement pour les écoles paroissiales afin de répondre aux besoins en éducation. Il entend parler de Françoise Simard par l’abbé Louis Gagnon, curé de Saint-Fulgence. Mgr Michel-Thomas Labrecque charge l’abbé Elzéar Delamarre de faire les premières démarches auprès de Françoise Simard. À la fin de 1894, et après mûres réflexions, Françoise accepte l’offre de Mgr Michel-Thomas Labrecque et devient fondatrice et la première supérieure de la Congrégation des Sœurs Notre-Dame du Bon-Conseil à Chicoutimi. Le 3 novembre 1894, elle traverse le Saguenay et se rend à l’Évêché, où elle y est attendue avec sa compagne, Georgianna Bergeron. Au tout début de la Congrégation, les Sœurs sont installées dans l’aile Est du troisième étage de l’Évêché. En 1895, un premier couvent est construit sur des terrains attenants à ceux de l’Évêché. Les Sœurs en prirent possession le 10 octobre 1895. Il sera agrandit en 1902. Suite à l'accroissement de la Congrégation, en 1916, un nouveau couvent est en construction. Les agrandissements et les transformations à la Maison-mère de Chicoutimi se poursuivront de façon périodique jusqu’à la fin des années 1950.
Mgr Michel-Thomas Labrecque vouait une dévotion à la Vierge Notre-Dame du Bon-Conseil. C'est pour cette raison qu'il choisit ce vocable pour la nouvelle Congrégation. Il pourvoit à la formation des religieuses selon les enseignements et la pensée de Saint-François de Sales. Il en fait d'ailleurs, le Saint Patron de la Congrégation. «L’expérience de Françoise chez les Sœurs du Bon-Pasteur lui permet de participer à l’élaboration du règlement de vie des futures religieuses enseignantes. Le 8 décembre 1894, elle et sa compagne [Georgianna Bergeron] revêtent l’habit religieux qu’elles ont elles-mêmes conçu. Françoise Simard prend le nom de sœur Marie-du-Bon-Conseil. Elle prononcera ses vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance le 24 décembre 1896 et fera sa profession perpétuelle le 4 novembre 1899.»
En tout, c’est 25 missions qui seront fondées durant son mandat en tant que supérieure générale et 113 Sœurs qui prononceront leurs vœux durant cette même période. Une de ses tâches principales était de négocier les conditions de travail des religieuses qui œuvraient dans les diverses missions.
Sœur Françoise Simard (Sœur Marie du Bon-Conseil) sera la supérieure générale à la Maison-mère de la Congrégation des Sœurs Notre-Dame du Bon-Conseil de 1894 à 1918. «Après 24 ans d’exercice du supériorat, Mère Marie du Bon Conseil doit céder son poste en 1918, le code de droit canonique adopté à Rome l’année précédente réglant dorénavant la durée d’un mandat. En 1919, la congrégation compte 106 religieuses. Ces dernières dirigent 17 maisons d’éducation et enseignent à près de 3 000 enfants. À 67 ans, mère Marie du Bon Conseil est élue conseillère et supérieure locale de la maison mère. Lorsque sa santé lui permet, elle accompagne les religieuses qui voyagent. Avec sœur Saint-Elzéar, la nouvelle supérieure générale, elle visite les fondations en 1924, retrouvant ainsi sa place dans le cœur de sa communauté. La même année, Mgr Labrecque, qui a fini par mieux comprendre la situation, témoigne à Rome en faveur de mère Marie du Bon Conseil. Selon ses dires, elle est adorée de toute sa communauté et les sœurs reconnaissent unanimement sa constante bienveillance à leur égard. » Suite aux événements troublants des élections de 1914 et 1918, Soeur Françoise Simard exprime le désir de partir en mission. Elle partira cinq ans, d’abord à Saint-Prime (1918-1922) puis, à Sainte-Anne à Chicoutimi-Nord (1922-1923).
En 1923, Sœur Françoise Simard (Sœur Marie du Bon-Conseil) se retire dans une chambre privée de la Maison-mère pour des raisons de santé. Elle continue cependant, à recevoir la visite des Sœurs de la Congrégation qui viennent lui demander des conseils et passer les récréations du soir avec elle. Elle fera un dernier tour des missions en 1931-1932 en tant qu’accompagnatrice de la supérieure générale de l’époque Sœur Stella Hamann (Sœur Sainte-Hélène). Sœur Françoise Simard (Sœur Marie-du-Bon-Conseil) décède à la Maison-mère de Chicoutimi, le 11 mai 1937, à l’âge 86 ans, après 43 ans d’une vie religieuse bien remplie. | Numéro d'identification du fonds ou de la collection assigné par l'établissement : ASNDBC-P010 | Nom du centre d'archives : Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil de Chicoutimi | Langue des documents : La majorité des documents sont en français et parfois, en latin et en anglais. | Édition et responsabilité :
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