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Fonds Institut familial des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil de Chicoutimi | Dates : 1927-2012 | Genre de documents : 1,96 m. de documents textuels. - 912 photographies. - 15 négatifs. - 156 diapositives. - 1 banque magnétique. - 2 cassettes audio. - 2 VHS. | Portée et contenu : Le fonds témoigne des valeurs, des implications et des réalisations qui sont en lien avec la mission d’éducation de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil. Il permet de reconstituer l'évolution des méthodes pédagogiques instaurées par la communauté pour assurer une solide formation pour les futures femmes au foyer ou enseignantes en économie domestique. Il permet également de faire ressortir les diverses activités scolaires et sociales des étudiantes lors de leur passage à l'Institut familial du Bon-Conseil de Chicoutimi. Il permet d’attester que l’Institut familial, sous l’égide de Mgr Georges Melançon, évêque du diocèse de Chicoutimi et des différentes supérieures de la Congrégation, a joué un rôle décisif dans la formation des jeunes filles désireuses de fonder un foyer ou de devenir des enseignantes diplômées en Éducation familiale et en enseignement ménager afin de transmettre les valeurs familiales traditionnelles dans le Québec d’avant la Révolution tranquille. De plus, le fonds permet d'illustrer l'évolution du patrimoine immobilier de la Congrégation. Situé sur un cap rocheux, il est un des complexes immobiliers les plus imposants et facilement reconnaissables de Chicoutimi. Il est réputé pour la vue magnifique qu'il offre sur le Saguenay. Le fonds est intéressant pour les chercheurs qui désirent en apprendre davantage sur l’histoire de l’éducation au 20e siècle dans la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean en particulier sur le fonctionnement de l'Institut familial. Le fonds permet de comprendre les efforts et le travail effectués par les Sœurs de la Congrégation afin de tenter de perpétuer leur mission d’éducation auprès d’une clientèle féminine laïque désireuse de devenir des femmes dépareillées27. Il permet également de faire connaître le quotidien des étudiantes. Le fonds est constitué principalement de correspondance professionnelle adressée à et/ou rédigée par les directrices de l'Institut familial (telles que Soeur Alice Arseneault (Soeur Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus), Soeur Marguerite Boivin (Soeur Saint-Simon) et Soeur Dolorès Lavoie (Sœur Agnès-de-Rome)) et les responsables du Département de l'Instruction publique et/ou du Ministère de l'Éducation (tels que Mgr Albert Tessier, inspecteur en Chef des Écoles ménagères, Évelyne Leblanc, chef du Service de l'Enseignement ménager, Jules A. Noël, chef intérimaire du Service de l'Enseignement ménager, Monique Bureau, visiteuse des Instituts familiaux et l'abbé Paul-Henri Carignan, visiteur-propagandiste des Écoles ménagères). Cette correspondance permet de cerner les différentes personnes qui ont joué un rôle important dans l'organisation scolaire de l'Institut familial au cours de ses 23 années d’existence. | Cote assigné par le centre d'archives : ASNDBC-X1, 111, 034 | Histoire administrative / notice biographique : L'enseignement ménager est surtout associé à la préservation de la famille de même que la formation d'épouse et de mère parfaite. L'objectif est d'offrir aux jeunes filles une éducation féminine centrée sur le foyer, la maternité et les valeurs familiales. Cette vision plus traditionnelle de l'enseignement dans les Instituts familiaux et du rôle des femmes en général est défendue entre autres par Mgr Albert Tessier. À cette vision s'oppose celle d'Estelle et d'Évelyne Leblanc qui voudraient voir les jeunes femmes recevoir une éducation plus poussée afin d'avoir accès à une carrière au même titre que les hommes. Un autre sujet de discorde réside dans le fait que la majorité des Instituts familiaux est tenue par des congrégations religieuses. Si elles visent à offrir un enseignement supérieur aux filles, elles cherchent également à susciter des vocations. L'enseignement ménagé se retrouve donc, au cœur d'un conflit idéologique entre le mode de vie traditionnelle et l'effervescence du féminisme précurseur des changements qu'apportera la Révolution tranquille au Québec au cours des années 1960.
L'enseignement ménager a connu différentes appellations au fil des années pour se définir officiellement en 1951: 1er nom en 1945 : École ménagère régionale du Bon-Conseil de Chicoutimi; 2e nom en 1948: École Supérieure d’Enseignement ménager du Bon-Conseil de Chicoutimi; 3e nom en 1951: Institut Familial du Bon-Conseil de Chicoutimi. 4e nom en 1967: Option éducation familiale du Collège d'enseignement général et professionnel (Cégep) de Chicoutimi.
C’est en 1929 que, parallèlement au prolongement de l’éducation vers les 9e, 10e et 11e années, l’enseignement ménager s’ajoute au cursus scolaire. Peu à peu, les écoles ménagères connaissent leur essor. Depuis déjà quelques années, le projet de fonder une école ménagère dans la ville de Chicoutimi cheminait. Monseigneur (Mgr) Georges Melançon, cinquième évêque du diocèse de Chicoutimi, confie l'idée de ce projet à la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil. C’est en 1934 qu'elles entreprennent des démarches pour en accueillir une. Les autorités de la Maison-mère échangent, avec les autorités du Service ménager du Département de l'Instruction publique, une correspondance suivie. Malgré les nombreuses discussions, rien ne signale la fondation de l'École ménagère dans le paysage de la ville. Comme il arrive dans les débuts de toute œuvre de quelques envergures, la période de tâtonnements inévitables ne servit qu'à rendre plus solides les fondements sur lesquels l'École devait reposer.
Au printemps 1941, Mgr Georges Melançon, avec l'accord du Département de l'Instruction publique, autorise Sœur Stella Hamann (Sœur Sainte-Hélène), supérieure générale de la Congrégation, à organiser une École ménagère. En conséquence, il fallait préparer des Sœurs à la tenue de cette École. C'est ainsi que Sœur Alice Arseneault (Sœur Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus) la première nommée, passe l'année scolaire 1941-1942 à l'Institut de Saint-Pascal de Kamouraska. Sœur Marguerite Boivin (Sœur Saint-Simon) elle, va à Loretteville chez les Sœurs de la Charité de Saint-Louis. Cette effervescence est de courte durée. En effet, le Ministère des Munitions et de l’Approvisionnement met le frein au projet en 1942. En ces temps troubles de la Deuxième Guerre mondiale, cet établissement ne contribue pas suffisamment à l’effort de guerre.
Malgré cela, les Sœurs persistent à poursuivre leurs études de spécialisation à l'École supérieure d'Économie domestique, récemment fondée à Saint-Pascal de Kamouraska et à l'École supérieures de Pédagogie familiale d'Outremont.
L’organisation des pièces et des salles est également nécessaire. En faisant fi du refus de financement du Ministère, la Congrégation, sous la tutelle éclairée de Sœur Oliva Tremblay (Sœur Saint-Elzéar) supérieure générale, s'en charge. Comme cette École ménagère de Chicoutimi était la toute petite dernière fille de Mgr Albert Tessier, elle réclamait un si petit logis, qu'il fut décidé d'emprunter au Scolasticat [...] des locaux en attendant les possibilités d'une construction. L’École ménagère est alors installée au 2e étage de la Maison rouge. Dans cet édifice éclectique, il y a la chaufferie, les ateliers, la buanderie et le dortoir pour les Sœurs lors des vacances. Avec l'établissement de l'École ménagère s'ajoute donc, les chambres, les classes et le studio aménagés spécialement pour les pensionnaires.
Il s'écoulera onze ans avant de voir officiellement le projet se mettre en place. Après de nombreux entretiens et négociations entre les différents mandataires du milieu scolaire : Mgr Georges Melançon, évêque du diocèse de Chicoutimi, Victor Doré, surintendant de l’Instruction publique, Mgr Albert Tessier, directeur des Écoles ménagères régionales, etc. et après avoir triomphé des obstacles de site et de logement, la Communauté franchit enfin les dernières barrières. L'école est fondée. Le 1er septembre 1945, l'École ménagère régionale accueille 16 jeunes filles, porteuses du certificat de 9e année.
Dès la deuxième année d’existence, le nombre d’élèves s’élève à 35 et les religieuses du Scolasticat doivent céder l’ensemble de leurs appartements. Si la jeune École est de la part de nos Mères l'objet de tant de sollicitude et d'admiration, elle est encore plus l'objet d'inquiétude autour des possibilités d'en élargir les cadres. Pour suivre leurs cours d’art culinaire et se regrouper autour de la table familiale, les élèves de l'École ménagère doivent se rendre à l’autre extrémité de la Maison-mère en passant par l’extérieur. Elles doivent aussi se lever très tôt puisqu’elles assistent à la messe de 6 heures avec les novices et les professes. Trois ans plus tard, ce sont cinquante élèves qui viendront peupler les locaux. L’École progresse au fil des années. En septembre 1950, une 4e année est créée. Le manque d’espace se fait vite sentir. À cette période, les élèves sont logées à la Maison-mère pour régler temporairement les crises de logement. La construction d'un nouveau bâtiment devient imminente. Dès avril 1955, les travaux d'agrandissement débutent. La construction d’une nouvelle aile, qui abritera à la fois l’École normale et l’Institut familial, est amorcée.
L'ajout de cette aile importante à l'établissement déjà imposant de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil de Chicoutimi est une réalisation de l'entrepreneur Xavier Néron responsable du chantier, Armand Gravel, architecte de la Maison Lamontagne et Gravel, Albert Bourdage, ingénieur en électricité, plomberie et ventilation et de William Gravel, ingénieur spécialisé en béton armé, responsable de la charpente du nouvel institut.
Ils ont dû faire face à divers problèmes. Le premier étant le manque d’espace pour un prolongement horizontal. Les architectes firent appel à l'ingéniosité et à la compétence de leur ingénieur-conseil en charpente pour utiliser la pente prononcée du terrain. Le second problème qui se pose lors de la construction est qu’il existe, dans le sol rocheux, des failles et des îlots de pierre friable. Ces inconvénients seront cependant surmontés et la construction se fera sur une base à toute épreuve.
Quant à l'aspect des lieux, il constitue un véritable plaisir de l'œil. L'impression générale est excellente et de cette altitude, la vue face au Saguenay est exaltante. Puis, il y a l'agencement des corps de bâtiment, l'heureuse mise à contribution de la pierre, du béton et de la brique claire, la symétrie dans les lignes et des reliefs, la trouvaille que constitue la rondeur des extrémités de galeries. Enfin, la coordination de toutes ces parties d'un même immeuble, érigées par étapes assez éloignées les unes des autres, laisse l'impression d'une heureuse harmonie dans l'étendue et la diversité.
Bien qu’il ait été décidé, avant la construction, que le nouveau bâtiment devait être sobre, mais confortable, le coût total s’élève à un peu plus d’un million de dollars. Les chambres des étudiantes et les salles de bain des plus modernes se trouvent au 5e étage de l’édifice. Le bâtiment compte aussi une salle à manger de même qu’une cuisine bien équipée. Ces nouveaux locaux permettent d’accueillir un total de 95 étudiantes par année.
La bénédiction de l'agrandissement se fait par le cardinal Paul-Émile Léger, archevêque de Montréal, le 16 mai 1957.
Installé à même les locaux de l'aile 1956, l’organisation du Petit foyer est faite de façon à reproduire le plus exactement possible les conditions de vie dans une maison familiale (cuisine, salle à manger, chambres de maman et des enfants, salle de bain et salle de lavage). Les étudiantes de 3e et 4e année doivent donc y effectuer un stage. Le but est de réussir les examens qui consistent, entre autres, à s’occuper de la préparation des trois repas quotidiens de leur famille (composée de six compagnes étudiantes), de même que de prendre soin d’un bébé pendant une période d’une semaine et ceci tout en respectant un budget préétabli. La fin de la semaine, l'étudiante est appelée à offrir un repas de cérémonie auquel sont conviés des invités d'honneur.
Lors de l'ouverture, la Communauté désigne trois religieuses pour diriger l'École ménagère : Sœur Marguerite Boivin (Sœur Saint-Simon), Sœur Marie-Anna Tremblay (Sœur Saint-Augustin) et Sœur Gérardine (Gérarda) Fortin (Sœur Sainte-Blandine). À partir du 16 septembre 1945, Sœur Oliva Tremblay (Sœur Saint-Elzéar), supérieure générale, désigne Sœur Alice Arseneault (Sœur Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus) comme directrice officielle de l'École ménagère.
Il y a deux (2) sœurs qui occuperont le poste de directrice entre 1945 et 1968: - Sœur Alice Arseneault (Sœur Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus) 1945 à 1952 / 1961 à 1968; - Sœur Marguerite Boivin (Sœur Saint-Simon) 1953 à 1960;
Peu avant la fermeture de l'Institut familial (1967-1968), Sœur Dolorès Lavoie (Sœur Agnès-de-Rome) vient se joindre à l'équipe administrative.
Les Sœurs de la Congrégation forment l'ensemble du corps professoral de l'École ménagère. Plusieurs religieuses y enseigneront au fil des années selon les obédiences de chacune. (Voir Annales de l'Institut familial pour une liste détaillée des noms des religieuses qui y ont enseigné).
De 1945 à 1968, il y a eu au moins quatre aumôniers qui ont exercé leur ministère au sein de l'Institut familial : l'abbé Jean-Joseph Fortin (1944 à 1950), l'abbé Alphonse Mathieu (1950 à 1982), l'abbé Roland Dufour (1955 à 1965) et l'abbé Roland Potvin (1967-1968). De cette liste, seul l'abbé Roland Dufour y était spécialement attitré.
L’Institut familial est une institution régie par des règlements particuliers et dotée d’un programme défini. Son objectif principal est la formation intellectuelle, spirituelle et technique de la jeune fille, future maîtresse d’un foyer. Ainsi, elle s'applique à la formation d'une élite féminine capable de défendre et de perfectionner la vie familiale tant à la ville qu'à la campagne. Toutefois, il a aussi comme objectif secondaire de préparer des jeunes femmes qui voudraient, à leur tour, devenir enseignantes dans ce domaine. Les cours de l’Institut familial s’adressent donc, aux jeunes filles qui ont terminé avec succès leur 9e année. Ils s’échelonnent sur quatre années et sont couronnés par un diplôme supérieur d’Éducation familiale et d’Enseignement ménager.
Les étudiantes doivent avoir une 9e année de scolarité complétée avant de pouvoir s’inscrire à l’Institut familial. Elles doivent également fournir, en plus de leurs relevés de notes (Certificat 9e année), un extrait de baptême, un certificat de bonne conduite ainsi qu'un certificat de santé. Une fois inscrites, elles peuvent faire jusqu’à quatre années d’études supplémentaires (correspondant à la 13e année).
Selon les différents prospectus, l'Institut familial aurait offert également des cours théoriques et pratiques tels que l’art culinaire, la couture, le filage, le tissage et le tricot. Il y a également des cours, parfois facultatifs, sur différentes matières dont : la zoologie, la botanique, l’horticulture, l’apiculture, l’aviculture, etc.
Les 1ère et 2e années d’études sont orientées vers la préparation aux tâches familiales et sont chacune sanctionnées par un Certificat d’Aptitudes domestiques. La 3e année mène à un diplôme de compétence ménagère permettant d’enseigner l’économie domestique alors que la 4e année, qui est facultative offre un complément de culture féminine. Les élèves qui réussissent les quatre années d’études obtiennent un diplôme supérieur d’Économie domestique.
Comme c’est le cas dans plusieurs écoles à l’époque, l’uniforme est de rigueur à l’Institut familial. Ce dernier est composé d’une robe bleue pour la semaine et turquoise, pour les dimanches et les jours de fête. Le tissu nécessaire à la confection de ces robes est en vente à l’École afin qu'il y ait uniformité de teinte. Les étudiantes qui veulent confectionner leur propre robe doivent suivre les indications fournies et les respecter. La ceinture doit avoir un pouce et demi de largeur et être du même matériel que la robe. Le collet doit être blanc de forme pointue pour l'uniforme du dimanche et de forme ronde, pour celui de la semaine. Les boutons sont recouverts du même tissu que la robe. Il n'y a pas de boutonnières. Des agrafes ou des boutons pression ferment la robe. Les étudiantes doivent également porter le béret, bleu pour la semaine et blanc, pour les dimanches. Elles peuvent se procurer ce dernier à l’École.
Les étudiantes doivent acquitter des frais annuels pour leurs inscriptions, l’utilisation des laboratoires, pour assister aux concerts, aux conférences et aux films ainsi que pour faire partie de l’Association. Le matériel nécessaire au cours facultatif est au frais de ces dernières. Une partie des frais de scolarité pour chacune des deux premières années d’études peuvent être acquittés par la Commission scolaire régionale si les parents en font la demande. De même, des bourses peuvent être accordées par le Département de l’Instruction publique aux élèves de 3e et 4e année.
C’est en 1946 que parait pour la première fois le journal local intitulé Gazouillis dans lequel les élèves racontent à leurs parents et à leurs amis les évènements, les succès et même les gaffes de leur vie étudiante. Ce journal parait quatre fois par année.
En octobre 1949, les anciennes étudiantes reprennent contact et fondent ainsi l’Amicale dite du Bon-Conseil. La première réunion des Amicalistes eut un succès inattendu.
Tous les ans, une séance interprétée par les élèves de l'École, rassemble les parents à la salle de réception et fournit l'occasion, au personnel enseignant de causer de problème d'éducation.
Les étudiantes ont l’occasion de mieux faire connaitre l’École avec les différentes expositions de travaux domestiques qui attirent de nombreux visiteurs.
À la demande du programme des Écoles ménagères du Département de l'Instruction publique, les étudiantes ont aussi l’occasion de participer à des leçons-promenades qui leur permettent de visiter les différentes industries de la région.
Grâce à Mgr Louis-Joseph Aubin, principal de l'École normale, les élèves de l'École ménagère participent avec les normaliennes, à toutes les organisations dont le but éducatif intéresse les deux Écoles.
Ce sont les finissantes de l’Institut familial qui assument la responsabilité du programme d’art ménager à l’École d’Application.
Le projet de loi 60 a été conçu à la suite du rapport de la Commission Parent, critiquant l'accès difficile, discriminatoire et onéreux aux études supérieures et le bas niveau de scolarité des Québécois. Les Cégeps sont donc créés en 1967 suite à l'adoption de cette loi. Le but de ses établissements est d'harmoniser le système d'éducation au Québec ainsi que de regrouper, dans un même lieu, l'enseignement de matières spécialisées anciennement offert par les Collèges classiques, les Écoles normales, les Instituts familiaux, etc. Ce système est considéré comme une phase transitoire entre l'école secondaire et l'université.
Avec les changements apportés au système d’éducation par le gouvernement du Québec, en septembre 1967, l'Institut familial entre dans une phase de transformation sous la conduite de Sœur Dolorès Lavoie (Sœur Agnès-de-Rome). Le programme d'Éducation familiale et d’Enseignement ménager offert depuis 22 ans à l'Institut familial des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil est transféré en parti au Collège d'enseignement général et professionnel (Cégep). Cela a pour conséquence de répartir les cours pratiques et théoriques du programme entre les locaux de l'Institut familial et ceux, du Séminaire (là où est érigé le campus actuel du Cégep de Chicoutimi). Au cours de l'année scolaire 1967-1968, l'Institut familial devient l'endroit où l'option éducation familiale du Cégep est offerte. C'est toute une expérience pour les professeurs et les élèves que ces déplacements continuels d'une institution à l'autre. De plus, certaines Sœurs telles que Sœur Louise Tremblay (Sœur Hélène-de-la-Croix) et Sœur Rolande Dallaire (Sœur Saint-Laurent) deviennent enseignantes au Séminaire exclusivement. La première enseigne la poésie française et la seconde, les sciences. Cependant, d’autres sœurs qui font partie de l'option éducation familiale perpétuent, pour un temps encore, l’enseignement autrefois dispensé par l’Institut familial.
Les Sœurs de la Congrégation auraient souhaité que l’option Éducation familiale reste au programme du Cégep. Cependant, le sort de l’Institut familial est scellé. Les dernières étudiantes quittent définitivement les lieux à la fin de juin 1968, date à laquelle l’Institut familial ferme officiellement ses portes, comme toutes les institutions du même genre, suite à une décision du Ministère de l'Éducation. Si cette maison est transformée, les murs resteront pleins de souvenirs des vingt-trois années de prières, de travail, de fatigues des Sœurs qui se sont succédées ici, et, que les dernières survivantes saluent et remercient de tout cœur. | Numéro d'identification du fonds ou de la collection assigné par l'établissement : ASNDBC-X1, 111, 034 | Nom du centre d'archives : Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil de Chicoutimi | Édition et responsabilité :
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