Luc Jobin est né à Masson, Québec, en 1935.
Il débute ses études universitaires à l'Université de Montréal, qu'il fréquente de 1954 à 1958 et de laquelle il obtient son baccalauréat en science agricole en 1958. De 1958 à 1961, il fréquente l'Université McGill pour obtenir, en 1961, sa maîtrise ès science biologie (entomologie). Il poursuit à l'Université Laval de 1963 à 1968 et obtient, en 1968, son doctorat en biologie (entomologie).
Monsieur Jobin entame sa carrière scientifique d'entomologiste à l'été 1956, à l'emploi du ministère des Forêts du Canada. Pendant trois étés consécutifs, soit les étés 1956, 1957 et 1958, il effectue divers travaux et recherches se rapportant à la biologie des insectes forestiers. De 1961 à 1971, il est employé à titre de chercheur en entomologie agricole. Ses recherches sont axées sur la protection des cultures et se font à l'emploi du ministère de l'Agriculture du Québec. Il est par la suite employé par le Gouvernement du Canada (1972-1996), plus spécifiquement par le Centre de foresterie des Laurentides. Il se spécialise dès lors en entomologie forestière. Ses recherches portent principalement sur l'étude, la surveillance et la lutte aux insectes nuisibles en milieu forestier, tels que la spongieuse, la tordeuse des bourgeons de l'épinette et l'arpenteuse de la pruche.
Parallèlement à sa carrière au Centre de foresterie des Laurentides, il obtient plusieurs contrats de recherche et développement à titre de spécialiste en entomologie forestière. Ces contrats se font sous la direction d'organismes ou de directeurs divers : le Dr Jean-Pierre Bourassa; le Dr Martin Lechowicz; Yves Blanchette, ingénieur forestier; Yves Maufette; le Centre canadien de télédétection; Biocontrôle inc.; et Comlab inc. Ses recherches l'ont aussi amené à la conception des pièges à insectes Multi-pher et Luminoc, pour lesquels il détient les brevets et licences d'exploitation.
Monsieur Jobin a publié, seul ou en collaboration, quelques cinquante-six ouvrages traitant d'entomologie, sur une période s'étendant de 1963 à 1995. On lui doit également de nombreuses contributions à la presse écrite, électronique, ainsi que plusieurs participations et entrevues radiophoniques et télévisuelles à titre de spécialiste en entomologie.
Très impliqué dans le milieu de la recherche entomologique, monsieur Jobin est élu successivement secrétaire (1962-1963) et directeur (1964-1965) de la Société d'entomologie - section de Québec (filiale de la Société d'entomologie du Québec). Il est de nouveau élu directeur (1966-1967), puis vice-président (1979) et président (1980), cette fois pour la Société d'entomologie du Québec. En 1972, il est membre du Comité des noms français des insectes du Canada. Au cours de la même année, il s'implique également dans le Comité Entomologique (Comité Aviseur), qu'il quitte en 1978. De 1982 à 1985, il est membre du groupe international CANUSA de recherche sur la tordeuse des bourgeons de l'épinette puis, en 1983 et 1984, il est membre du Comité des sciences du Centre de foresterie des Laurentides. En 1983, il adhère au Comité de la revue d'Entomologie du Québec, qu'il quitte en 1985. De 1982 à 1995, il s'implique dans différents comités de recherche sur les phéromones des insectes. Il est aussi membre, de 1991 à 1995, de la corporation Entomofaune du Québec, qu'il préside en 1993 et 1994. La Société de protection des plantes du Québec et l'Association canadienne française pour l'avancement de la science (A.C.F.A.S.) sont aussi au nombre des sociétés auprès desquelles monsieur Jobin s'est impliqué.
Au cours de sa carrière entomologique, monsieur Jobin s'est mérité de nombreux prix. En 1988, il est le récipiendaire du prix J.-Armand Bombardier décerné par l'ACFAS pour contribution exceptionnelle à l'innovation technique. Toujours en 1988, une plaque honorifique lui est remise pour contribution exceptionnelle à la recherche par le ministre Merrithew, du ministère fédéral des Forêts et Mines. En 1991, il est récipiendaire du prix PRIME AU MÉRITE POUR L'EXCELLENCE SCIENTIFIQUE (FORESTRY Canada MERIT AWARD). Ce prix lui est remis par Forêts Canada pour la découverte de la phéromone sexuelle de l'arpenteuse de la pruche. Il est par la suite Président d'honneur de la Semaine de l'arbre des Forêts pour la région est du Québec, en 1990. En 1992, il se voit décerné le Prix pour une Réalisation Exceptionnelle en Recherche Forestière au Canada (Canadian Forestry Scientific Achivement Award) et reçoit, en 1994, la Médaille du Gouverneur Général (Médaille commémorative de la Confédération), récompensant l'ensemble de sa carrière pour contribution exceptionnelle.
C'est le 12 avril 1996 que Luc Jobin met un terme à sa carrière scientifique à la Fonction publique. Sa retraite de la vie scientifique succède à trente-quatre années de recherche en entomologie agricole (1961-1971) et forestière (1972-1996). Suite à de nombreux séjours effectués à l'Ile d'Anticosti, Luc Jobin se passionne pour son histoire. Au fil des ans, il amasse une importante documentation concernant son patrimoine historique et naturel. Il prend largement part à la diffusion et la conservation de ce patrimoine. Dans un premier temps, à titre de conférencier invité (entre 1974 et 1999) pour les sociétés historiques de Québec, de la Gaspésie, de la Côte Sud et de Hâvre Saint-Pierre; les sociétés généalogiques de Québec et du Bas Saint-Laurent; l'Association des familles souches du Québec; le Regroupement d'anticostiens de la Mauricie; la population de Port-Menier; la Société culturelle de la Mauricie et de Ville Laval; etc. Ensuite en participant, à titre de recherchiste et de personne ressource, à des productions radiophoniques, télévisuelles et cinématographiques. Il est à l'origine du dévoilement d'une plaque commémorative soulignant le troisième centenaire de la donation de l'Ile à Louis Jolliet (1680-1980), en 1980. Ce projet est réalisé grâce à la participation du ministère des Affaires Culturelles. En 1981, il obtient une bourse du Conseil des Arts du Canada pour ses recherches sur les villages de l'Ile d'Anticosti aujourd'hui disparus. À la demande de l'administration municipale de Port-Menier, il réalise, en 1990, un projet décrivant la toponymie des rues de l'Ile d'Anticosti. Il est l'instigateur du projet de restauration du lieu de sépulture et de la pierre tombale d'un personnage devenu célèbre et légendaire à l'Ile d'Anticosti, Louis-Olivier Gamache, aussi connu sous le nom du " Sorcier d'Anticosti ", projet qu'il réalise en 1991. Monsieur Jobin a présidé, en 1996, le centième anniversaire de l'achat de l'Ile par Henri Menier. Il est également Président-fondateur de la Corporation des Amis d'Anticosti, incorporée en 1993 et ayant pour but la diffusion et la promotion du patrimoine historique et naturel de l'Ile.
Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec.