Le fonds aborde la grève du point de vue syndical, mettant ainsi en évidence les motivations des grévistes, la précarité de leurs conditions de travail et les difficultés financières vécues par les ouvriers durant et après le conflit.
Le fonds montre également le processus d'accréditation du syndicat par la Commission des relations ouvrières (CRO). Il informe sur les poursuites judiciaires opposant la compagnie au syndicat des Métallos (United Steelworkers of America). Le fonds recèle finalement quelques informations sur le Parti Social Démocratique (PSD) et le travail d'organisation syndicale dans les régions de la Côte-Nord, de la Gaspésie et du Nouveau-Brunswick.
Le fonds est principalement composé de documents judiciaires: Cour Supérieure, Cour d'Appel et Cour Suprême. Il renferme aussi de la correspondance avec les principaux acteurs du côté syndical: Émile Boudreau, Roger Bédard, Théo Gagné et Jean Gérin-Lajoie.
Le fonds contient également une série de bulletins de grève, parfois agrémentés de caricatures. Ces documents originaux ont été imprimés et distribués par le syndicat durant le conflit de travail.
Le fonds d'archives est finalement composé d'autres formes documentaires: listes d'employés, coupures de presse, chansons, allocutions publiques, communiqués, conventions collectives, procès-verbaux et documents financiers.
Amorçant sa carrière comme bûcheron, il travaille ensuite comme mineur à Normétal en Abitibi. En 1944, il est élu au poste de secrétaire de l'Association des employés.
En 1950, Émile Boudreau devient président de la section locale du Syndicat des Métallos. Syndicaliste convaincu, il oeuvre au sein de cette organisation de 1951 à 1977. Dès 1953, il lutte pour l'accréditation des mineurs de Murdochville où une grève marquante pour l'histoire du Québec éclatera quatre ans plus tard. De 1977 jusqu'à sa retraite en 1983, il travaille à la Fédération des Travailleurs du Québec (FTQ) à titre de directeur du Service santé-sécurité au travail.
Émile Boudreau oeuvre aussi sur la scène politique. En 1940, il adhère au Crédit Social et par la suite s'implique au sein de diverses organisations : Parti Social Démocratique (PSD), conseil provisoire du Nouveau parti démocratique (NPD Québec), membre fondateur du Parti Québécois, etc. Il se présente quatre fois comme candidat aux élections fédérales sous la bannière du NPD et sera aussi candidat en 1970 pour le Front d'action politique aux élections municipales de Montréal.
Émile Boudreau a publié plusieurs articles et ouvrages portant sur le syndicalisme et les droits des travailleurs. En 1985, il reprend le travail de Léo Roback pour l'écriture d'une histoire de la FTQ. En 1998, dans "Condamné au suicide", il relate l'histoire de Gaétan Dugal, un travailleur ayant subit un accident de travail à l'âge de 22 ans. La même année, Émile Boudreau a fait paraître le premier tome de son autobiographie "Un enfant de la grande dépression".
Émile Boudreau s'est éteint à Montréal le 6 novembre 2006.
BOUDREAU, Émile. "Un enfant de la grande dépression". Outremont, Lanctôt Éditeur, 1998, 389 pages.
BOUDREAU, Émile. "Condamné au suicide". Montréal, Éditions du Renouveau québécois, 1998, 218 pages.
BOUDREAU, Émile et Louis FOURNIER. "L'histoire de la FTQ". Montréal, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, Québec-Amérique, 1988-c1994.